« Là donc, oiseaux sauvages, / Contre tous les ravages, / Vous aurez vos rivages… / Colombes, hirondelles,… Oiseaux aux clairs coups d’ailes… Ô colibris ! » — Émile Nelligan, Virgiliennes, recueil publié en 1925.

Photo : Françoise Ouellet
Les oiseaux sont pour moi un émerveillement. Leur observation est une source de plaisir. Cela est vrai surtout depuis que le temps prend une autre dimension avec la retraite.
Certains oiseaux ne pèsent que quelques grammes et sont néanmoins des boules d’énergie. D’autres sont majestueux en vol. Tous ont des caractéristiques qui leur sont propres. Ils planent au-dessus des conflits et des guerres. Ils survolent les barrières géographiques et politiques. Ils traversent les chicanes de juridictions, les joies et les misères humaines. Ils demandent seulement un endroit où se poser, se nourrir, nicher et élever leur famille. Que serait un milieu de vie sans le chant joyeux, captivant, envoûtant, mystérieux ou drôle des oiseaux ? Imagine-t-on une forêt, un parc, un jardin complètement silencieux ?
Les changements climatiques modifient leur comportement. Certains qui n’étaient pas des habitués sous nos latitudes sont maintenant des visiteurs, ce qui provoquent la curiosité. D’autres ont changé leurs habitudes. Ils sont moins présents qu’auparavant. Ils ont carrément du mal à prospérer en raison de la réduction dramatique de leur environnement.
L’inverse est aussi vrai. Grâce à des mesures de protection, certaines espèces ont fait un retour en force. Ces mesures incluent le bannissement de l’utilisation de certains pesticides, comme le DDT. C’est le cas du pygargue à tête blanche. Le journaliste Pierre Gingras de La Presse écrivait le 20 juillet 2002 dans sa populaire chronique À tire-d’aile que la population globale de pygargues à tête blanche au Québec pouvait se situer à l’époque entre 300 et 500 oiseaux. « Ce n’est pas tous les jours qu’on peut observer un pygargue à tête blanche au Québec », écrivait-il. Il avait suggéré un arrêt au belvédère de la Seigneurie du lac Matapédia près de Amqui. Cela offrait la chance de voir de ses yeux un nid. Je m’étais empressé d’aller voir durant les vacances estivales. J’ai encore les coordonnées glanées chez des passants : chalet à Soucy, route L 4-10. Et en effet, après une courte ascension en forêt, j’avais atteint l’endroit. Cela n’avait rien à voir avec ce qu’on entend généralement par un belvédère. J’avais identifié le lieu de nidification droit devant à la cime de l’arbre le plus haut…qui était vide à cette période !
Sa population a connu une augmentation importante depuis ce temps. Tellement, qu’au moins un pygargue patrouille maintenant la rivière des Milles-Îles à la hauteur du quartier Sainte-Rose à Laval. Sans parler des pygargues au parc national de Plaisance en Outaouais. Il n’est plus nécessaire de parcourir de longues distances pour l’observer. J’ai toujours conservé cette chronique et les coordonnées dans mon guide Peterson.

Heureusement, des organismes militent en faveur de la protection des oiseaux. Ils tentent de sensibiliser la population. Ces organismes incluent Oiseaux Canada, QuébecOiseaux et Canards Illimités. Il y a aussi des organisations qui ont pour mission de soigner les oiseaux. Elles s’occupent de les retourner dans la nature comme l’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie (UQROP). Et il y a les amoureux de la nature. Ce groupe inclut les ornithologues professionnels et amateurs. Il comprend aussi les observateurs d’oiseaux et les photographes. Leur nombre a augmenté depuis la pandémie de la Covid-19. Ils contribuent à faire connaître et découvrir ces merveilles de la nature. De nombreux clubs participent à cet effort. Le Club des observateurs d’oiseaux de Laval organise des sorties et activités. Ces initiatives développent les connaissances et l’intérêt pour la faune aviaire.
J’espère que cette modeste contribution d’un observateur amateur suscitera votre curiosité sur les oiseaux de chez nous. Il ne faut pas attendre d’avoir le meilleur équipement sur le marché pour observer et photographier. Mes photos ont pour la plupart été prises avec des boîtiers Nikon D7000 et D7100 usagés tout comme les lentilles. Peu importe, car le plaisir est intact et les découvertes restent multiples. Mais il n’y a pas que la photographie. Il y a aussi l’observation qui peut être une véritable passion. Il suffit d’une paire de jumelles. Ce reportage de l’émission La semaine verte sur l’ornithologue Jacques Larivée, le compteur d’oiseaux, en est un bel exemple.
Ce site contient des observations et des commentaires. Il propose également des informations factuelles tirées la plupart du temps des applications Merlin et Picture Bird et de sites Web comme Oiseaux du Québec. Le bon vieux guide Peterson et le guide Sibley sont aussi des sources précieuses. Presque tous les enregistrements sonores qui accompagnent les images proviennent du site Xeno-Canto.
J’ai choisi lorsque cela était possible des enregistrements provenant du Québec, de l’Ontario, des Maritimes et de l’Est des États-Unis. C’est que le même oiseau peut avoir des accents différents selon les régions. D’autres peuvent avoir changé leur chant au fil du temps, comme le bruant à gorge blanche.
J’ai aussi choisi des photos qui grosso modo appuient et illustrent le propos. Des ajouts se feront au fil du temps. Certaines photos changeront lorsque les prises seront meilleures. Après tout, ça ne fait que commencer ! Finalement lorsque cela est possible, chaque oiseau est introduit par un court texte tiré d’un poème, d’un roman, d’un essai ou d’un conte d’un auteur québécois ou autochtone.
Bonne découverte !

